Aix est réputée pour sa vocation culturelle. L’économie y a-t-elle sa place ?
Économie, culture et écologie se conjuguent. L’investissement dans la culture stimule la création, mais aussi la richesse économique, le sentiment de fraternité et d’appartenance. L’excellence est un idéal. Je la souhaite pour tous les Aixois.
L’économie est une prérogative partagée avec les autres collectivités. Quel rôle joue la Ville ?
Aucune commune ne peut ignorer son développement économique et laisser à d’autres le soin de s’en charger. Cela n’aurait pas de sens. L’économie est consubstantielle à la vie de la cité.
La ville d’Aix-en-Provence a donc légitimement vocation à construire sa stratégie économique. Elle dispose de solides atouts pour bâtir un territoire innovant, à forte valeur ajoutée et dotée d’une notoriété internationale.
Concrètement quels sont les projets et les ambitions de la Ville dans le cadre de cette stratégie ?
Notre ambition s’accorde avec la stratégie de nos partenaires, notamment la Région et la Métropole.
En termes de périmètre, Aix conçoit son développement à l’échelle du Pays d’Aix vécu comme le plus pertinent par les acteurs économiques de notre territoire. Compte tenu du contexte géopolitique, la Région souhaite orienter sa stratégie vers les enjeux de sécurité. Ce positionnement constitue une opportunité pour la Ville d’Aix avec le projet de la Tech Valley.
Ce projet a été labellisé « site clés en main France 2030 ». Qu’est-ce que cela signifie ?
Lancé par l’État en réponse à un objectif de sobriété foncière, ce dispositif vise à accélérer la mobilisation d’un foncier industriel de qualité. Ce label confirme notre dynamisme dans ce domaine et permettra avec l’accompagnement de l’État de développer l’emploi et l’industrie à Aix-en-Provence.
Comment concilier ces projets avec la desserte du Pôle d’Activités déjà saturée ?
La zone d’activités d’Aix-en-Provence constitue un pôle de développement régional autour duquel s’articulent les projets portés par le territoire, les entreprises et les grands investisseurs publics et privés. J’en veux pour preuve l’implantation du nouveau site d’Alstom, Delta qui réunit le siège régional du groupe et sa filiale Helion Hydrogen Power.
« Nous allons accélérer sur les transports »
Sophie Joissains, maire d’Aix-en-Provence
Néanmoins, tout cela ne pourra se faire harmonieusement qu’avec des transports adaptés. Toutes les énergies sont mobilisées aujourd’hui. Il s’agit d’un enjeu déterminant. La Métropole est, à présent, consciente de ces enjeux, elle accélère. De même avec Jean-François Dubost, nous avons défendu à Bruxelles le projet Tech Valley et l’urgence du BHNS auprès du commissaire européen, Stéphane Séjourné afin d’obtenir de l’Europe les fonds nécessaires à sa réalisation. Le commissaire s’était montré très favorable. Nous avons été entendus.
Cette vision du développement économique est-elle compatible avec le commerce de proximité ?
Il n’est pas de petite politique. La proximité au quotidien et la vision à long terme vont de pair. Alors, oui bien sûr, notre vision d’un territoire leader en matière économique est non seulement compatible mais nécessaire à la vitalité commerciale de la ville.
J’ai mis en place une série d’outils pour « piloter » notre commerce de proximité comme le périmètre de sauvegarde des commerces les plus fragiles et souvent les plus utiles au quotidien des Aixois. J’observe que le taux de vacance commerciale du centre-ville se situe à 8%, bien en deçà de la moyenne nationale (12,5%), et une récente enquête nous classe au 4e rang des villes les plus dynamiques pour notre commerce de proximité…
