Après de nombreuses années de restauration par l’atelier du Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal, la collection de mosaïques antiques de la ville a fait son grand retour à Aix, le 24 avril 2024.
Avec le retour de sa collection de mosaïques gallo-romaines, Aix-en-Provence renoue avec son passé antique. Faits de tesselles, petits cubes de marbres colorés ou blancs, de calcaire ou de céramique finement travaillés, ces pavements sont dignes des plus grandes cités romaines. Pendant toutes ces années, ils ont été restaurés et conservés dans l’atelier de restauration de mosaïques et d’enduits peints du musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal.
Il en résulte un ensemble d’une remarquable homogénéité. « Les techniques de restauration mises en oeuvre ont particulièrement bien respecté la patine des mosaïques. Elles font notamment ressortir la couleur mordorée des fonds blancs. Par la variété de leur iconographie ces mosaïques constituent un véritable trésor d’images grâce auxquelles on peut approcher l’imaginaire, les croyances et les goûts de ceux qui les ont fait réaliser » détaille Nuria Nin, responsable de l’archéologie à la Ville. Goût pour la littérature avec la mosaïque de l’Amour - fils de Vénus - à la volière, pour la mythologie avec celle représentant le combat entre Thésée et le minotaure, ou pour les jeux de gladiateurs avec le rétiaire numide, reconnaissable à son trident et ici paré de sa ceinture de vainqueur. À ces pavements, il faut associer les fresques murales riches en couleur, qui les accompagnaient : enduits aux teintes rouge pompéien, rouge bordeaux et ocre jaune, ornés de candélabres ou de scènes de gladiature.
Découvertes dans la rue des Magnans, au 3-5, rue des Chartreux, au 38-42, boulevard de la République ou encore sous le parking Pasteur, ces mosaïques proviennent de différents quartiers de la ville antique et illustrent l’évolution des goûts de l’époque. Au Ier siècle après J-C, qu’elles soient monochromes ou à décor géométrique, elles sont toutes en noir et blanc. Au IIe siècle, la polychromie les envahit, avec de magnifiques décors figurés et des compositions d’une extrême complexité. Comme en témoigne la série représentant le combat d’Entelle et Darès, inspirée d’un passage de l’Enéide de Virgile et unique dans le monde romain. Aix romaine pourrait avoir compté au moins un atelier de mosaïstes.
Dorénavant, ces pavements et peintures murales sont rassemblés dans le centre de conservation et d’étude de la direction Archéologie de la Ville, où un espace leur est dédié. Ils y sont conservés sur des supports verticaux sur rails, pouvant coulisser facilement.
Une bonne nouvelle pour les Aixois qui auront l’occasion de découvrir ces vestiges de l’art de vivre à la romaine à l’occasion d’événements spéciaux comme les journées européennes de l’archéologie qui se sont tenues les 15 et 16 juin 2024.