Bien vivre à l’école : 5 questions à Sophie Joissains

Interview issue du "Aix, le Mag" n°62.

Vous avez fait, à l’occasion de la rentrée scolaire, un tour de quelques écoles de la ville. Qu’en retenez-vous ?

J’ai en effet tenu comme chaque année à rencontrer parents et élèves d’une dizaine d’écoles parmi les 76 que compte la ville. Du petit-déjeuner au goûter, j’ai pu ainsi prendre le pouls de cette rentrée en échangeant avec tout le monde : parents, enfants, corps enseignant, personnel municipal. Cela me permet de mesurer la progression de notre plan Bien vivre à l’école et de l’ensemble des dispositifs mis en place pour préparer nos enfants à vivre dans notre société avec une « tête bien faite » et « un esprit sain dans un corps sain », comme le suggérait Max Juvénal. Ce qui me permet, à l’issue d’un été olympique formidable, de souligner le rôle et l’importance du sport à l’école.

Quels sont les faits marquants de cette rentrée 2024 ?

Au cours de cette tournée, j’ai souhaité m’arrêter dans les écoles Prévert et Mareschale pour marquer les 60 ans du quartier d’Encagnane. J’ai voulu voir la végétalisation de la cour de l’école Frédéric Mistral à Sextius Mirabeau et « prendre la température » aux Deux Ormeaux, au Jas de Bouffan, où nous avons mené des travaux d’isolation thermique par l’extérieur. Cela représente un investissement de 1,2 M€. L’une des nouveautés de la rentrée à Aix, c’est aussi l’expérimentation de la tenue unique dans quatre classes des Deux Ormeaux et de l’école Pierre Gilles de Gennes à la Duranne.

Pourquoi avoir voulu participer à cette expérience de la tenue unique ?

Dans notre société marquée par les discriminations, l’emprise des réseaux sociaux, les écarts de revenus et les tensions qu’ils génèrent, le port d’une tenue scolaire commune à tous les enfants d’une même école permet, je le crois, de mieux lutter contre le harcèlement et de défendre efficacement l’égalité, la laïcité et les droits de l’enfant.

L’insertion, la citoyenneté, l’éducation commencent à l’école.

Ne craignez-vous pas de diviser la communauté éducative avec la mise en œuvre d’une telle mesure ?

Je rappelle qu’il s’agit d’une initiative gouvernementale. Je précise aussi que les écoles retenues sont toutes volontaires dans le cadre d’une concertation menée entre la Ville et l’établissement. Cette expérimentation est cofinancée par l’État à hauteur de 50 % par convention signée pour la durée de l’année scolaire. Au terme de cette période nous procéderons à une évaluation et la Ville s’engage à produire un bilan pour le 31 août 2025. Si elle s’avère positive, l’expérience pourra être reconduite sur l’année scolaire suivante. Enfin je veux aussi dire que lors du vote en conseil municipal, le 19 juillet dernier, seuls trois élus se sont exprimés contre la délibération.

Vous avez évoqué le plan Bien vivre à l’école. Pouvez-vous nous rappeler de quoi il s’agit ?

Notre objectif avec ce plan est d’améliorer le cadre de vie scolaire. Cela consiste à optimiser le confort thermique dans les classes avec l’installation de ventilateurs et l’isolation de nos 76 bâtiments scolaires, planter des arbres et des végétaux dans les cours de récréation, maintenir le tarif des repas à la cantine - inchangé depuis 2019 malgré l’inflation -, accroître les circuits courts et la part du bio dans les menus…, sans oublier l’accès au sport pour tous, auquel je crois pour apaiser le quotidien des élèves.