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Place de l’Archevêché

Entre le XVIème et le XVIIIème siècle, la place de l’Archevêché se transforme pour prendre sa physionomie actuelle : d’une rue étroite qui conduisait à une petite place jusqu’à la création d’un vaste espace conçu sous l’autorité de Monseigneur Jean-Baptiste Antoine de Brancas (1729-1770). La fontaine adossée avec son fronton en pierre de Bibémus, œuvre de l’architecte Vallon est de 1756.

Ce dernier a également remanié et créé le palais des archevêques tel qu’il est apprécié aujourd’hui, vers 1730. Aujourd’hui, ce lieu sert d’écrin au Festival International d’Art Lyrique. Il abrite également le musée du Palais de l’Archevêché. Ces deux éléments se complètent et se renforcent dans un ensemble baroque de grande qualité. La place est ombragée de platanes plantés au XIXème siècle.

Place de l’Université

L’ancienne université de droit d’Aix (transférée en 1950) reçoit aujourd’hui l’Institut d’Etudes Politiques.

Le premier bâtiment construit vers 1604 par Pierre Laurens et Esprit Boyer sera démoli malgré plusieurs restaurations.

Georges Vallon construit le bâtiment actuel entre 1734 et 1741. Un avant-corps à colonnes marque la façade, surmonté d’un fronton orné d’une allégorie de la Justice.

Paul Cézanne y sera étudiant de 1858 à 1860. Face au bâtiment se trouvait jusqu’au XXe siècle un buste de Fabri de Peiresc, célèbre humaniste provençal, aujourd’hui installé sur le côté Sud de la place

Place des Cardeurs

Cette place est ouverte en 1963 sur l’emplacement d’un îlot de maisons insalubres démoli en 1963 pour créer ce nouvel espace urbain, espace correspondant au quartier juif du Moyen âge.

Elle est bordée de belles maisons d’époque classique réhabilitées, et ornée d’une fontaine créée en 1977 par Jean Amado, artiste aixois auquel Aix a rendu hommage cette saison estivale.

Bien que récente, cette place s’intègre parfaitement à la ville. L’atmosphère qui se dégage de cette place de par ses tonalités colorées, sa physionomie et sa gaieté à comme un parfum d’Italie. Au bas de celle-ci, se situe une plus petite place charmante, la place des Fontêtes.

Place des Fontêtes

Située en retour d’aile de la place des Cardeurs, la brève perspective de cette paisible placette confère à ce lieu une ambiance plus intime.

Le nom de Fontêtes signifie en provençal « petites fontaines ». Il indique clairement que l’eau est ici présente abondamment. En effet, au Moyen Age, et jusqu’en 1676, la place qui se situait non loin de beaucoup d’habitations, possédait de nombreuses sources d’eau. On y bâtit donc plusieurs puits, d’où le nom au pluriel de petites fontaines. En 1676, la place fut pavée et les différents puits se regroupèrent pour n’en former plus qu’un. Néanmoins, l’évolution de la technologie des eaux et l’ébauche des thermes Sextius grâce à Vallon, laissèrent le puits sans utilité par la population en 1715. En 1858, la municipalité décida de construire sur l’emplacement de l’ancien puits une fontaine utilisant l’eau des Pinchinats. Sur cette place vivait le célèbre Foulques Sobolis, procureur au siège d’Aix. Les historiens aixois le connaissent bien puisqu’il a laissé un journal de son temps à Aix, de 1562 à 1607. Il est à noter la présence d’un oratoire, la « Vierge à l’enfant », copie d’une statue du XVIIème siècle conservée dans la chapelle des Bourras rue Lieutaud.

Place de l’Hôtel de Ville

Sur cette place se trouvent trois éléments forts : l’hôtel de ville, sa fontaine et la halle aux grains.

Installé depuis le XIVe siècle au pied de la Tour de l’horloge, l’Hôtel de ville fut reconstruit en deux campagnes entre 1655 et 1678. La conception d’ensemble inspirée des palais italiens est l’œuvre de Pavillon, assisté des sculpteurs Rambot et Fossé. Deux séries de peintures se trouvent dans la salle des Etats de Provence, au premier étage : d’une part, les portraits des comtes de Provence et des rois de France, de l’autre, les grands travaux historiques. Le temps et la Révolution ont dépouillé la façade de sa riche ornementation.

La fontaine édifiée en 1755, surmontée d’une colonne romaine, est signée Chastel. Le décor monumental qui l’entoure lui donne beaucoup de caractère.

Construite à partir de 1754 la Halle aux grains, elle se caractérise par un avant-corps central, surmonté d’un fronton triangulaire protégeant un magnifique ensemble baroque sculpté, de la main de Chastel : ce sont les allégories du Rhône et de la Durance, sous les traits d’un homme et d’une femme représentées entourées de toutes les richesses agricoles issues des bienfaits de l’eau. Le pied de la déesse qui sort du fronton, symbolise les moments où la Durance sort de son lit… , subtile métaphore.

Place Richelme

L’ancien nom de la place Richelme, place aux Herbes, était en harmonie avec la halle aux grains qui la borde au Nord. Son nom, en lien avec son histoire et sa destination, remonte au XIVe siècle. En effet, depuis son origine à nos jours, elle se caractérise par la présence de producteurs, maraîchers ou jardiniers, vendant directement leurs produits frais chaque jour.

Construite après la réunion du bourg Saint-Sauveur à la ville comtale, cette place se trouve alors au cœur même de la ville. A la fin du XIVe siècle, le roi René y fait bâtir une chapelle dédiée à Saint-Sébastien détruite en 1618. Sur son emplacement sera construite une halle aux poissons aujourd’hui disparue.

Désormais et depuis 1930, la place se dénomme Richelme en hommage à Marie Rose Richelme, nièce du ténor de l’opéra de Marseille Louis-Ferdinand Richelme, et généreuse testatrice en faveur de la Ville d’Aix.

Aujourd’hui encore s’y tient chaque matin un petit marché très vivant de produits agricoles principalement.

Place Albertas

Les Albertas, famille de parlementaires issue de la ville d’Albe en Italie, s’installent dans l’hôtel 10 rue Espariat qui leur revient par alliance et héritage des Séguiran. En 1724, Henri Rainaud d’Albertas demande à Laurent Vallon de reconstruire la façade et l’entrée de l’hôtel. Ce chantier sera achevé par son fils, Georges Vallon.

La façade présente un décor Régence en réinterprétant librement les thèmes baroques. De 1735 à 1741 la famille achète les maisons de l’îlot face à cet hôtel pour les abattre. Le fils Jean-Baptiste d’Albertas charge Georges Vallon dès 1742 de construire alors une place suivant une ordonnance semi-colossale, empruntée aux places royales parisiennes, tempérée par la délicatesse du décor. Au centre de cette place se dresse une fontaine avec une vasque en fonte réalisée en 1912 par des élèves de l’ENSAM. 

Par la grâce de son volume et sa légèreté, cette fontaine forme en harmonie avec cette place sans doute l’un des exemples de l’Art Baroque des plus achevés. La place et l’hôtel sont en cours de restauration.

Document joint

Place des Chapeliers Fontaine des Bagniers

Cette place a pris le nom de « Chapeliers » en raison du nombre important de ces artisans qui occupaient les rues adjacentes à l’époque où la chapellerie aixoise était florissante.

En effet, en 1860, 442 000 chapeaux sortaient des ateliers aixois et près de 450 ouvriers y étaient employés. La chapellerie représentait alors une corporation très active. On se rappelle que le père de Cézanne était marchand de chapeaux, et la fontaine de cette place, dite fontaine des Bagniers, comporte d’ailleurs un médaillon en bronze de Cézanne, d’après Renoir.

Place des Trois Ormeaux

Cette place portait autrefois le nom de Bertrand Bérici, Consul d’Aix, qui vivait en ces lieux au début du XVe siècle. Elle sera rebaptisée lorsqu’elle se verra dotée de trois ormeaux, eux- mêmes laissant la place aux traditionnels platanes pour perpétuer un bel ombrage. Sa particularité à l’origine est d’être un marché horticole, où l’on trouvait une grande diversité de plantes vertes et quelques plantes exotiques. Le goût des jardins a toujours été une tradition en Provence….

La fontaine du début du XVIIe siècle, discrète, est composée d’un bassin polygonal et d’une structure courte, à partir d’un piédestal cylindrique lui-même agrémenté d’un décor floral à sa base. L’eau jaillit de quatre canons, là où autrefois se trouvait un puits. Le tout est réalisé en pierre de Calissanne et de Bibémus.

Place Bellegarde

Juchée sur sa plateforme, la fontaine Bellegarde nous indique la route des Alpes, à l’emplacement même d’une ancienne porte de la ville.

Cette place a été créée après la destruction de la porte Bellegarde, construite au début du XVème siècle, et qui, comme la majorité des portes de la ville, fut démolie vers la moité du XIXème. A ses côtés avait également été construite une tour pour défendre l’entrée de la porte, qui s’appelait tour Bellegarde, dont il reste quelques vestiges à ce jour, et qui a donné son nom à la place.

A deux pas de cette place, au n°2 de l’avenue Jules Isaac, se trouve un édifice qui a marqué l’histoire de l’école républicaine : l’Ecole Normale des Instituteurs (1836) et des Institutrices (1843) créée au XIXème siècle, à la même époque que l’ENSAM sous Thiers.

Place des Prêcheurs ouverte au XVe

Devant le Palais de Justice s’étend la place des Prêcheurs, créée au XVe siècle, centre de la vie publique et mondaine avant la création du Cours Mirabeau. Vers 1640, l’architecte Jean Lombard poursuit les travaux entamés par Jean de Paris lors de l’agrandissement de la ville avec le quartier Villeneuve, en fixant l’ordonnancement de la rive Est de la place des Prêcheurs avec de grands contreforts d’angles à refends. La fontaine des Prêcheurs est décorée en 1748 par Jean Pancrace Chastel de quatre médaillons, détruits en 1793 puis rétablis en 1833, restaurées en grande partie grâce au mécénat américain.

L’église de la Madeleine, construite entre 1691 et 1703 par Laurent Vallon, reçoit sa façade entre 1855 et 1860, un placage monumental de Revoil. Classée en 1988, l’église recèle de nombreuses œuvres d’artistes ayant vécu à Aix, dont l’exceptionnel Retable de l’Annonciation (1444), actuellement, visible en l’église Saint-Esprit (rue Espariat) durant les travaux de restauration de l’édifice. C’est ici que Paul Cézanne est baptisé en 1839, ses parents s’y marient en 1844 et sa sœur Rose y épouse l’avocat Maxime Conil en 1881.

Fontaine classée 1905 -Église classée 1988

Place Verdun

Au XVIème siècle l’architecte Jean de Paris, Contrôleur des Bâtiments Royaux, dessine le quartier Villeneuve, à l’Est de la ville, en ayant le souci de perspectives et d’ordonnances régulières. La ’’rue du boulevard’’ (rue Emeric David) est l’alignement fort du nouveau quartier.

Ledoux centrera sur elle la façade de son nouveau Palais. Construit sur l’emplacement de l’ancien Palais Comtal, le Palais de Justice est commandé en 1787 à Claude-Nicolas Ledoux, qui avait imaginé simultanément la restructuration du quartier. Plus de 200 maisons sont détruites pour créer ce nouvel édifice. La Révolution éclate et les travaux suspendus, ne reprendront qu’en 1822 légèrement modifiés par Michel Penchaud, l’architecte de la prison.

Achevé en 1831, la Cour s’y installe le 13 novembre 1832. Devant le Palais des statues à la gloire de Siméon et Portalis sont élevées en 1842, œuvres de l’aixois Ramus inaugurées le 8 novembre 1847. Le fronton néoclassique prévu comme sur le Palais de Justice de Marseille, ne sera jamais réalisé.

Place Miollis

Cette place porte le nom d’une illustre famille aixoise : les Miollis. Bienvenu de Miollis, né en 1753 dans l’hôtel de Peyronetti ruer Aude, est issu d’une famille de conseillers aux Comptes, évêque de Digne.

Victor Hugo le met en scène dans ’’les Misérables’’ sous le nom de Monseigneur Bievenu Myriel. Il s’éteint en 1843 dans l’hôtel de Ribbe. Son frère, Sextius de Miollis (1753- 1843), combat à Yorktown sous les ordres de Rochambeau (1781). Il sera général sous l’Empire.

Depuis cette place en descendant dans la rue de l’Opéra, trois magnifiques hôtels particuliers s’offrent à l’œil, récemment restaurés :
 l’hôtel Grimaldi-Régusse au n°26 (1675-1686),
 l’hôtel d’Arlatan au n°24 (1685),
 l’hôtel Lestang-Parade au n°18 (1650).

Place des Quatre Dauphins Hôtel d’Olivari

En 1645, Michel Mazarin, le nouvel archevêque, réussit à faire accepter le projet d’un nouvel espace urbain au Sud de la ville. Ainsi, dès 1646, il s’adresse à l’architecte Jean Lombard pour concevoir cette opération urbanistique : le quartier Mazarin, et choisit pour promoteur Henri Hervard d’Hevinquem.

Inspiré par les conceptions de la Renaissance italienne, Mazarin originaire du Latium, choisit pour cette nouvelle entité urbaine un plan en damier servi par de belles perspectives, contrastant avec l’irrégularité de l’espace médiéval situé au Nord de la ville. La place dite alors, Saint- Michel, est positionnée au cœur du quartier à la croisée des axes cardinaux. Là, en 1667, sera réalisée la fontaine des quatre dauphins par l’architecte- sculpteur Jean-Claude Rambot, donnant son nom actuel à la place.

Suite à ce réaménagement urbanistique, un magnifique micocoulier centenaire, cité à la fois dans les sources littéraires de l’époque et représenté sur une toile appartenant à un particulier du quartier Mazarin, fut sacrifié à cet endroit. Ce patrimoine végétal cependant ne fut pas perdu, puisque son bois servit à différentes créations d’ébénisterie, notamment à la restauration de la porte d’entrée de l’hôtel d’Olivari (10 rue du quatre septembre). Les dimensions de la porte conçue à partir des seules branches de l’arbre, laissent imaginer la splendeur de celui-ci. La place est l’un des sites privilégiés des réalisateurs tels Antonioni ou Wenders.

Place Saint-Jean-de Malte Eglise Saint-Jean-de-Malte

Lors de la création du quartier Mazarin, l’église Saint-Jean-de-Malte est intégrée de manière à se trouver au bout d’un des axes forts de ce nouvel espace urbain. Désormais elle se situe en point final de la rue Cardinale, à l’Est. Dans ce nouveau plan d’urbanisme, Michel Mazarin a marqué quatre fois ce quartier de ses noms et titres : rue Cardinale, rue saint-Michel (Goirand), rue Mazarine, rue Saint-Sauveur (dont Mazarin est archevêque- actuelle rue du quatre septembre).

Autour de ces quatre axes majeurs se sont installés au fur et à mesure de splendides hôtels particuliers. Sur la place, l’ancien palais du prieuré de Saint-Jean-de-Malte est transformé en Ecole de dessin en 1828 puis devient en 1838 le musée Granet. François-Marius Granet (1775-1849), est un peintre aixois qui a fait don à la ville de l’essentielle de son œuvre, conservée au sein de ce musée.

Le musée est devenu établissement de la Communauté du Pays d’Aix. Rénové en 2006, pour le centenaire de la mort du peintre Paul Cézanne, il a ouvert ses 4500 m² d’espaces au public. Le musée fait partie des plus riches musées de province avec des collections majeures regroupant les principaux moments des écoles de peinture hollandaise ; flamande et italienne mais aussi française du XVIe au XXe siècle. Des salles d’archéologie sont consacrées à la statuaire de la ville protohistorique d’Entremont.

Classée MH en 1940

Place des Augustins

L’ancien cloître des Augustins installé rue de la masse, a donné son nom à cette place aujourd’hui bordée de commerces. La fontaine élégamment restaurée, créée avec le tilleul un environnement agreste. La première fontaine des Augustins (1620) était placée près de la porte royale, contre le mur du couvent.

Vers 1705, la ville commande au fils Vallon une nouvelle fontaine : elle sera rehaussée d’une pyramide surmontée d’une boule. Disparue, une nouvelle fontaine est créée en 1820 d’après des plans de Beisson : il érigea sur un socle en pierre froide de Peynier un bassin circulaire à piédestal cubique et une colonne romaine (vestige de l’ancien palais comtal), surmontée d’une étoile de cuivre à 12 pointes exécutée par le chaudronnier aixois Aigueparre.

Elle est l’une des quatre fontaines publiques à être encore alimentées par des sources. A deux pas de celle-ci, se dresse la Tour des Augustins flanquée au nord du couvent des Augustins, bâtie au XVe siècle et surmontée en 1677 d’une belle ferronnerie.

Place de la Rotonde

C’est à la Rotonde que s’articulent le passé et l’avenir du développement urbain d’Aix. La place du Général de Gaulle (100m de diamètre) - appelée communément par ses habitants du nom de sa fontaine - est créée entre 1840 et 1850. En 1860, est réalisée la fontaine de la Rotonde sur les plans des ingénieurs Tournadre et Sylvestre.

Haute de 12 mètres, la fontaine a été édifiée en 1860. Elle est construite en pierre froide et composée de deux bassins. Lions, dauphins, cygnes et enfants, œuvres de Truphème, l’agrémentent.

Les trois statues qui la surmontent, représentent la Justice (vers le Cours), l’Agriculture (vers Marseille) et les Beaux-Arts (vers Avignon), formant une étoile routière. Ramus, Chabaud et Ferrat en sont les auteurs.

D’abord alimentée parcimonieusement par le canal de Zola (1854), puis à plein jet et tous les jours par le canal du Verdon (1875), il est relayé aujourd’hui par le canal de Provence.

Place François Villon Quartier Sextius Mirabeau

Des années de réflexions, d’études, de projets architecturaux et de réaménagements du programme initial, muris et affinés au fil du temps, auront été nécessaires pour la création du nouveau quartier Sextius Mirabeau.

Créant le lien entre la ville ancienne et ce nouvel espace urbain, les « Allées provençales » constituent dans la perspective du cours Mirabeau le lien direct avec l’îlot A du nouveau quartier. La conception d’ensemble est l’œuvre de l’urbaniste catalan Oriol Bohigas.
En perspective se profile le Grand Théâtre de Provence inauguré en 2007.