La fontaine de la place d’Albertas - élément touristique de première grandeur - n’a, paradoxalement pas d’histoire. Ou très peu. Son ornementation métallique ne date que de 1912 et a été fondue et coulée par les élèves des Arts-et-Métiers. En fait, c’est la place elle-même qui constitue un décor architectural séduisant qui met en valeur la fontaine circulaire.
La place a été construite en six ans, de 1735 à 1741, par Jean-Baptiste d’Albertas face à l’hôtel où il demeurait, rue Espariat, à côté de l’hôtel Boyer d’Eguilles. La place est bordée de petits hôtels illustrant la volonté du seigneur de dégager l’entrée de son hôtel et de donner une certaine unité à l’ensemble. La beauté du lieu est donnée par un remarquable équilibre des lignes : lignes horizontales des murs à refends du rez-de-chaussée et des moulures de l’étage, lignes verticales des pilastres encadrant deux étages. Fontaine et place, dans un environnement de choix, dégagent un charme qui évoque immanquablement la douceur de vivre du XVIII-ème siècle.
Jean-Baptiste d’Albertas, président de la cour des comptes, est assassiné en 1790 par un jeune homme, Anicet Martel, que l’on condamnera à être roué vif et qui sera exécuté sur la place du palais. Son squelette se retrouvera dans le cabinet de réflexion d’une loge maçonnique. La douceur de vivre était relative.