Aix en partage

Mai / Juin 2025

LE GROUPE AIX EN PARTAGE

LA ZONE DES MILLES, ILS CONTINUENT UN URBANISME QUI NOUS MÈNE DANS UNE IMPASSE

La zone d’activité des Milles symbolise les limites d’un urbanisme exclusivement tourné vers l’économie. Ce territoire, entièrement dédié aux entreprises, ne propose ni logements, ni équipements publics, ni transports adaptés. Résultat : chaque jour, des milliers de salariés se retrouvent piégés dans des embouteillages chroniques, notamment sur la RD9, avec parfois plus de 45 minutes de retard.
Et pourtant, la municipalité continue dans cette voie. Le maire-adjoint à l’économie, entrepreneur lui-même sur la zone, a récemment annoncé une hausse de 33 % du nombre de salariés, qui passerait ainsi de 30 000 à 40 000, sans qu’aucun projet de transport en commun ne soit envisagé avant 2035. C’est une fuite en avant irresponsable, qui renforce un modèle d’urbanisation déséquilibré, inefficace et source de conflits. Nous dénonçons cette extension aveugle.
Des alternatives existent pourtant : concevoir une zone mixte, intégrant des logements, des mobilités durables, des équipements publics et des espaces partagés. Il est temps de repenser l’aménagement de cette zone avec des urbanistes, des architectes, des habitants et des usagers. On ne peut plus laisser l’avenir de notre ville être dicté par les désirs des seuls chefs d’entreprise de la zone.

SÉCURITÉ À AIX : CAMÉRA OU COHÉSION SOCIALE ?

Le Figaro vient de publier le classement des villes de plus de 100 000 habitants. Aix est 1er sur le podium avec 11,46 cambriolages pour 1 000 logements. Mais à Aix-en-Provence, la municipalité semble privilégier une vision technocratique et intrusive : 12 millions d’euros vont être investis sur 4 ans pour déployer 448 caméras de surveillance, pilotées par le logiciel Biefcam. Ce dernier, qui peut utiliser l’analyse algorithmique des comportements, a pourtant été jugé illégal par le tribunal administratif de Grenoble.
Malgré cette alerte, la mairie s’obstine. À nos questions en Conseil municipal, la réponse a été laconique : « aucune interdiction n’a été franchie ». La vidéosurveillance est-elle réellement efficace ? Est-ce le meilleur usage de l’argent public ? Combien de policiers de proximité, de médiateurs, d’agents de prévention pourrait-on financer avec ces 12 millions ? Nous défendons pour Aix une politique de sécurité et de tranquillité efficace. La réponse ne peut pas uniquement passer par la répression et le contrôle. Cela ne fera pas baisser les cambriolages. Les caméras ne remplacent ni la police de proximité, ni l’usage de moyens humains, ni le dialogue, ni la connaissance des quartiers. Une ville sûre est une ville vivante, où les acteurs sociaux, éducatifs et culturels travaillent main dans la main. Ou la prévention n’est pas abandonnée au profit de la surveillance.

LOGEMENT SOCIAL : UN SERVICE PUBLIC SACRIFIÉ AU PRIVÉ

Depuis bientôt un an, la fusion entre l’office public HLM Pays d’Aix Habitat (PAH) et l’opérateur privé Famille et Provence est engagée à marche forcée. La municipalité affirme qu’elle n’a pas d’autre choix, invoquant la loi Elan, qui impose aux bailleurs sociaux de mutualiser leurs ressources s’ils gèrent moins de 12 000 logements.
Pourtant, une alternative publique existait avec Habitat Marseille Provence.
Ce choix d’une fusion-absorption avec un acteur privé n’est donc pas une contrainte, mais une décision politique lourde de conséquences. Les locataires de PAH, déjà confrontés à une dégradation de l’entretien et à des le magazine d’information de la Ville d’Aix-en-Provence aixmaville 45 hausses de charges, redoutent une privatisation qui rendrait leur logement encore plus coûteux. Les salariés, eux, s’inquiètent de la perte de leurs acquis sociaux et d’une baisse de qualité de service.
Cette inquiétude a été amplifiée par la cession récente, à bas prix, des anciens locaux de la gendarmerie de Château Double : 2,2 millions d’euros, soit 38 % en dessous de l’estimation des Domaines. Une preuve de plus que la ville brade le patrimoine public. Nous refusons cette politique de retrait progressif de la puissance publique du secteur du logement. Les habitants ont droit à un habitat digne, accessible, bien entretenu, et géré dans une logique d’intérêt général. Nous soutenons les mobilisations des locataires et des salariés.