Réaction de Sophie Joissains sur la situation en Arménie

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Depuis le 12 décembre 2022, l’Artsakh, enclave montagneuse peuplée en très grande majorité d’hommes, femmes et enfants arméniens, n’est plus reliée au territoire de la République d’Arménie.
Ce blocus du corridor de Latchine par la seule volonté de l’Azerbaïdjan fait peser la menace, de plus en plus tangible chaque jour, d’une catastrophe humanitaire majeure pour ces 120.000 personnes, dont 30.000 enfants, privées de ressources, notamment alimentaires et médicales.

Il y a quelques jours, un convoi humanitaire français transportant des biens de première nécessité et destinés à aider une population civile à l’agonie, s’est vu refuser le passage et a été contraint de faire demi-tour.
Après neuf mois de blocus, cette nouvelle entrave confirme la volonté d’anéantissement pure et simple de la population de l’Artsakh par les forces azéris, dans un objectif d’épuration ethnique.
Avec la stratégie, de plus en plus assumée de l’étouffement, où la famine et la privation de matériel et de soins médicaux sont utilisés comme des outils, le président de l’Azerbaïdjan Ilham Aliyev poursuit en toute impunité sa politique de terreur contre les 120.000 habitants de l’enclave et met en exécution un véritable génocide.
Tout en s’apprêtant à déclencher une guerre contre la République d’Arménie.
En effet, le 1er septembre, trois soldats arméniens ont été tués et un autre blessé dans la région frontalière de Sotk, où les tirs azéris se multiplient ces derniers jours.
Face à cette escalade, l’Union Européenne a envoyé des observateurs sur place qui n’ont pu que constater avec inquiétude l’augmentation des tensions et des tirs dans ces zones frontalières.

Je condamne avec la plus grande fermeté ces exactions commises par l’armée azérie et je renouvelle mon soutien et mon amitié au peuple arménien face à cette terrible épreuve.

Depuis plus d’un siècle, Aix-en-Provence partage avec l’Arménie une connexion particulière, unique, forgée par une histoire ancienne et des valeurs communes de tolérance et de fraternité.

Notre cité a toujours été une terre d’accueil pour le peuple arménien et Aix-en-Provence a ainsi été l’une des premières communes de France à reconnaître le génocide arménien et à ériger un monument dédié à
cette tragédie, en 1983.

Après la première offensive lancée par l’Azerbaïdjan dans le sud du Caucase, deux motions de soutien ont été présentées en conseil municipal en novembre 2022 et en janvier 2023, et le drapeau arménien a été déployé au fronton de l’Hôtel de Ville, où il flotte encore aujourd’hui.
La municipalité avait également accordé une subvention exceptionnelle de 30.000 euros en 2020 au Fonds Arménien de France.
En juillet dernier, le Maire de Masis a été reçu à l’Hôtel de Ville et nous avons signé un accord de coopération décentralisée, posant les bases d’un jumelage entre nos deux villes.

En 2024, nous organiserons une opération inédite intitulée la « quinzaine arménienne » à Aix-en-Provence afin de mettre en lumière ce drame et de le faire connaître au plus grand nombre.
L’étau se resserre un peu plus chaque jour sur l’Artsakh et la menace pèse désormais sur l’Arménie toute entière. Nous devons réagir au plus vite car il s’agit d’une question de vie ou de mort.

J’exhorte les instances internationales à se mobiliser au plus vite afin de rétablir la sécurité de l’Artsakh et de ses habitants, et de défendre l’intégrité de la République d’Arménie dans son ensemble.