La Punaise diabolique

Ordre des Hémiptères

Espèce Protégée

Halyomorpha halys
(Stål, 1855)

La Punaise diabolique

JE ME PRÉSENTE !

Je suis la Punaise Diabolique ou Punaise marbrée de la super-famille des Pentatomidée qui compte 152 espèces en France et de l’ordre des hémiptères (du grec « hémi » : demi et « pteron » : aile). J’appartiens au groupe des insectes piqueurs-suceurs, qui se nourrissent de la sève des plantes.
Peu connue du grand public, nous sommes une espèce exotique envahissante qui impacte surtout l’agriculture. Notre capacité à élargir notre zone de répartition, dépend des déplacements humains par lesquels je voyage.

À QUOI JE RESSEMBLE ?

Je mesure entre 12 et 17 millimètres, je suis de couleur brune et mes connexivums (pièces latérales) sont rayés de tâches jaunes et noires. Mes antennes sont brunes et sont rayées de deux bandes claires, ce critère permet de me distinguer de ma cousine Raphigaster nebulosa (Punaise nébuleuse) qui elle, en possède trois.
Je possède deux paires d’ailes : une paire membraneuse pour le vol et une deuxième plus coriace qui me protège partiellement, comme un bouclier. Ces ailes épaisses comme celles que l’on retrouve sur les coccinelles se nomment élytres. Chez nous les punaises, elles ne recouvrent que partiellement notre corps, on les appellera alors les hémiélytres ou hémélytres.

OÙ JE VIS ?

Indigène de plusieurs pays d’Asie (Corée, Chine, Japon et Taïwan), mon introduction en Europe est récente. On m’observe pour la première fois en Alsace via l’Allemagne en 2012 puis dans les Alpes-Maritimes via l’Italie en 2015. Actuellement, je suis présente dans pratiquement toute la France.
Grâce à ma capacité de dispersion liée aux déplacements humains ainsi qu’à un régime alimentaire varié, je m’adapte à de nombreux milieux (champs cultivés, vergers ou encore jardins).
En période hivernale, nous pouvons nous inviter en grand nombre dans les maisons, dans le bois mort et dans les fissures afin de trouver un refuge, aux conditions plus clémentes.

MON CYCLE DE VIE

En Europe, notre reproduction a lieu entre mai et octobre, car les larves ont besoin d’une température supérieure à 15°C pour se développer.
La femelle pond par groupe de 20 à 30 œufs, sur la face inférieure du feuillage, l’éclosion a lieu 3 à 6 jours plus tard. Puis les nymphes passent par cinq stades successifs en changeant de forme et de couleur avant d’atteindre le stade adulte. Cette période dure environ un mois, mais dépend des températures. Les larves du stade I restent groupées sur la feuille qui les a vues naître et ce n’est qu’à partir du deuxième stade que nous pouvons nous déplacer sur des arbres fruitiers, des légumes, des plantes ornementales et finir notre développement.
Quand l’hiver arrive, nous nous regroupons dans des endroits abrités et notre activité ralentie, on appelle cela la diapause. C’est un mécanisme qui s’enclenche naturellement pour augmenter la survie en prévision des conditions défavorables.

MON RÉGIME ALIMENTAIRE

Je suis un insecte polyphage, qui se nourrit de la sève de nombreuses plantes. Près de 170 espèces font parti de mon régime alimentaire et je me régale surtout avec trois grandes familles : les Brassicacées (choux, brocolis, radis noirs etc.) ; les Rosacées (rosiers, pommiers, amandiers, etc.) et les Cucurbitacées (courge, concombre, melons…). Mes piqûres provoquent des décolorations, des changements de consistance en surface et des tâches dans la chair des fruits.

MES PRÉDATEURS

Dans mon milieu d’origine, deux guêpes parasitoïdes sont connues pour s’attaquer à mes œufs. Aux États-Unis, les coccinelles et forficules (perce-oreilles) sont mes principaux prédateurs. En France, mes prédateurs sont encore mal connus. Plusieurs espèces peuvent nous consommer aux stades d’œufs, nymphes ou adultes (sauterelles, araignées, coccinelles, fourmis…).
Comme beaucoup d’autres punaises, j’utilise la chimie pour dissuader les prédateurs, je sécrète des molécules malodorantes pour repousser tout potentiel danger.

COMMENT LIMITER MA PRÉSENCE ?

  • Bien que peu de moyens existent, les agriculteurs luttent contre moi en utilisant des filets pour recouvrir les cultures, des pièges à phéromones, ou d’autres plantes attractives pour faire diversion.
  • Ne m’écrasez pas, car je ne suis pas dangereuse. Vous risquez d’écraser la punaise nébuleuse qui me ressemble très fortement.
  • À titre individuel, il est possible d’agir en signalant ma présence sur l’application de sciences participatives du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris : INPN espèces

Sources : INRAE / MNHN
Document : Chloé Duque, 2023
Photo : Chloé Duque


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Fiche espèce - La punaise diabolique