L’Arbre à papillons

Ordre des Scrophulariales

Buddleia davidii (Franch., 1887)

L'Arbre à papillons

JE ME PRÉSENTE !

Vous connaissez peut-être, mes fleurs sont souvent coupées pour être mises en bouquet, je rappelle les bouquets de lilas. J’ai beaucoup de succès dans les jardins et commerces de plantes. Je suis le Buddleia de David, plus connu sous le nom d’arbre à papillons.
C’est le missionnaire naturaliste David qui fut le premier européen à m’identifier en Chine. On me surnomme l’arbre aux papillons et effectivement, mon nectar est très attractif surtout chez les Vulcains et les Paons de jour, mais seuls les grands papillons avec une longue trompe peuvent aspirer le nectar de mes petites fleurs profondes. Les petits et moyens papillons s’épuisent en tentant de se nourrir et peuvent même en mourir.

À QUOI JE RESSEMBLE ?

Je suis un arbuste à rameaux multiples pouvant mesurer jusqu’à 5 mètres. J’ai un feuillage semi-persistant, j’en conserve une partie toute l’année. Mes feuilles sont lancéolées, longues et finissent en pointe. Les fleurs poussent en grappes à l’extrémité des rameaux avec un aspect d’épi.

OÙ VIS-JE ?

Originaire de Chine, je pousse dans des fourrés d’arbustes en montagne (entre 800 et 3000 mètres), ainsi que sur les berges des cours d’eau. Mon arrivée en France remonte à 1896. C’est le père David qui a envoyé des graines dans un but ornemental.
Au début du XXe siècle, je suis déjà largement cultivé, et pour cause, je peux pousser facilement même dans les sols pauvres. On me qualifie d’ailleurs d’espèce pionnière, je peux pousser là où peu y arrivent.
On me retrouve souvent en nombre dans les friches et au bord des cours d’eau, où j’ai tendance à remplacer la flore indigène et me disperser largement. On m’utilise aussi beaucoup dans les villes, car je suis peu sensible à la pollution.

MON CYCLE DE VIE

Ma période de floraison s’étale de juin à octobre.
Chaque grappe contient de nombreuses fleurs qui ont un grand pouvoir attractif pour les insectes, notamment les papillons. Je suis capable chaque année de produire jusqu’à trois millions de graines. Celles-ci sont bien équipées pour être transportées par le vent et l’eau, ce qui permet une grande dissémination. On estime que seulement deux années suffisent pour que je colonise un lieu peu peuplé à partir de mes graines.
Un seul bémol à mon expansion, j’ai besoin de soleil, et quand d’autres espèces plus hautes arrivent, je supporte mal la concurrence. Je peux aussi me propager le long des cours d’eau par bouturage des tiges.

QUI ME MANGE ?

Je suis très résistant aux attaques extérieures et ne crains aucun parasite ni aucune maladie en particulier. D’ailleurs, je contiens des molécules toxiques. Mes feuilles, mon écorce et mes racines ne sont pas mangées par la plupart des espèces où j’ai été introduit.

COMMENT ME LIMITER ?

Hors de mon aire d’origine, je suis susceptible d’entraîner des déséquilibres écologiques (perte de biodiversité floristique, impact sur les populations de papillons, déstabilisation des berges des cours d’eau). Certains textes parlent également de ma capacité à intoxiquer les poissons lorsque je suis planté à proximité d’étendue d’eau stagnante.
Plusieurs campagnes de luttes ont été mises en place par l’État pour limiter mon expansion.

  • Arrachage des jeunes plants dans les premiers stades de l’invasion. Cette méthode permet de contrôler partiellement la présence de l’espèce.
  • Coupe systématique des inflorescences juste après la floraison pour empêcher la formation des graines.
  • On peut pratiquer un arrachage des sujets adultes avec l’aide d’engins. Des précautions doivent être prises pour éliminer les débris de l’arbuste parce que la tige et les fragments de racines se régénèrent facilement.

Un suivi doit donc être effectué plusieurs semaines et mois après l’opération.

LE MOT DU MUSÉUM

Le Buddleja est considéré comme une plante toxique, car il contient un puissant alcaloïde dans ses feuilles : l’Aucubine, toxique par ingestion.
Un extrait réalisé à partir des feuilles peut s’utiliser en cosmétique pour se protéger la peau du vieillissement, c’est un puissant anti-oxydant.

Sources : CBN-Med / MNHN
Document : Jérémy Lainé et Isabelle Chanaron, 2023
Photos : Getty Images, Bernard Blanc (corps du texte)


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