JE ME PRÉSENTE !
Je suis une Agave de la famille des Asparagacées, l’Asperge est une de mes « cousines ». Je suis également une plante herbacée vivace. Souvent, on utilise l’appellation plante grasse pour qualifier les plantes qui ont cet aspect charnu, ce qui est incorrect. Nous ne possédons pas de graisse, mais une sève épaisse et visqueuse, que l’on nomme suc. Je suis donc une succulente. L’aspect lisse et cireux en surface de mes feuilles permet de limiter au maximum l’évaporation pendant les fortes chaleurs. En France, j’ai le statut d’Espèce Exotique Envahissante, je suis originaire d’une autre région du globe (Amérique Centrale) et me développe au détriment des espèces locales.
À QUOI JE RESSEMBLE ?
Je suis une plante de grande taille, pouvant approcher les 4 mètres de haut pour 1 à 2 mètres de diamètre. Mes longues feuilles disposées en rosette mesurent jusqu’à 2 mètres. Elles sont de couleur vert-bleu, bordées d’épines dont une plus longue à l’extrémité pouvant mesurer jusqu’à 6 cm, un moyen de défense utile contre ceux qui voudraient me consommer. On me voit souvent en groupe, mais la plupart du temps, je ne suis qu’un seul et même individu qui produit ses clones. On peut me confondre avec l’aloe vera qui fleurit, elle, toutes les années.
OÙ VIS-JE ?
Introduite en Europe en 1730 depuis l’Amérique centrale, je suis présente dans plusieurs régions du monde où l’on rencontre un climat de type méditerranéen (été chaud et sec, hiver doux et humide). Supportant mal l’excès d’eau, j’apprécie les sols drainés, sableux ou terrains en pente avec un ensoleillement minimum de 6h par jour, ce qui ne m’empêche pas de supporter ponctuellement des températures jusqu’à 10 °C.
MON CYCLE DE VIE
Je peux vivre une vingtaine d’années et lorsque j’arrive sur le déclin, je réalise l’unique floraison de mon existence. Et de quelle manière ! Ma hampe florale peut culminer jusqu’à 10 mètres. Mais hors de ma zone d’origine, bien que j’attire beaucoup d’insectes, ma reproduction sexuée ne fonctionne pas et rares sont les graines qui donnent un individu viable. Heureusement pour moi, j’ai encore deux autres façons de me reproduire :
- par les rhizomes, des tiges souterraines alimentées par des racines qui donnent naissance à un ou plusieurs autres individus.
- par les bulbilles, de petits bourgeons situés sur la tranche des feuilles, qui donnent de nouveaux individus en tombant au sol.
Ces deux modes, bien que très efficaces, ne donnent que des clones.
MES PRÉDATEURS
On retrouve dans mon milieu d’origine, le Charançon de l’Agave, ce coléoptère peut causer de gros dégâts. Sa présence a été signalée en France en 2007.
Je suis également sujet à l’anthracnose, une maladie causée par un champignon visible par des tâches noires sur le feuillage.
MES LIENS AVEC LES HUMAINS
Nombreuses sont les utilisations que l’on fait de moi. Les fibres de mon feuillage servent pour la fabrication de cordes, de papier, etc.
Mon système racinaire est également très utile pour stabiliser un sol. On m’utilise dans la fabrication du mezcal, un alcool mexicain. On me trouve également certaines propriétés médicinales.
COMMENT ME LIMITER ?
Comme je me propage principalement par voie végétative, la solution à privilégier est l’arrachage manuel (ou mécanique). Il faut faire attention à bien suivre les rhizomes jusqu’au bout et à ne pas laisser tomber les bulbilles présents sur le bord des feuilles.
Un suivi de la zone nettoyée est recommandé pour être sûr qu’aucune partie n’ai été oubliée et puisse repartir. Il est aussi possible de déclencher une floraison en créant un stress. Il faut pour cela couper les feuilles et puis plus tard la hampe florale avant la maturité des fruits, cela conduit à ma mort. Cette méthode peut être un moyen simple de me supprimer dans les milieux difficiles d’accès.
Sources : Silène / INPN / Télabotanica
Document : Jérémy Lainé, Isabelle Chanaron
Crédits photos : Marc Ryckaert (MJJR) (haut d’article), Chloé Duque (corps du texte)
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- Fiche espèce - L’Agave d’Amérique