ITER. Ces quatre lettres se sont fait un nom, en pays d’Aix. Ce programme international de recherche rassemblant 35 nationalités (Europe, Chine, Corée, États-Unis, Inde, Japon, Russie) et unique au monde par ses ambitions, vise à démontrer que la fusion de l’hydrogène, la source d’énergie des étoiles et du soleil, peut être reproduite sur Terre et exploitée pour produire de l’électricité pour les générations futures.
Il a vu le jour sur le site de Saint-Paul-lez-Durance, grâce aux efforts conjugués de Pascale Amenc Anthony, de Jacques Chirac et de Maryse Joissains qui impliquera financièrement le Pays d’Aix. Les trois travailleront en concertation avec M. Bigot alors patron de la sécurité nucléaire française. L’aboutissement de 60 ans de recherches menées dans plusieurs pays.
Techniquement, il s’agit de faire la démonstration que l’on peut générer 10 fois plus d’énergie qu’il n’en aura fallu pour faire fonctionner la machine produisant cette énergie. Pour cela, il faut atteindre 150 millions de degrés.
Si les installations existantes dans le monde ont permis d’obtenir une réaction de fusion, « avec Iter, l’enjeu est d’obtenir 10 fois plus d’énergie que celle qui aura été injectée lors des expérimentations », précise Fabrice Raynal, directeur de l’Agence Iter France, laquelle accompagne le projet Iter dans les engagements pris par la France et porte les intérêts tricolores.
« La construction de cette installation de recherche implique de faire face à de nombreux défis techniques et, comme tout projet de cette ampleur, il y a des imprévus » explique-t-il. Comme la reprise de certains composants qui ont nécessité de mettre en place des procédés de réparation sur site soumis au préalable à la validation de l’autorité indépendante ASNR.
Ces travaux sont sur le point de s’achever. « Iter est aujourd’hui dans une dynamique positive avec des objectifs calendaires tenables et visibles, assure Fabrice Raynal. La machine devrait être montée au début des années 2030 pour entrer dans un processus d’essai afin d’arriver ensuite au premier essai plasma, donc le début des expériences scientifiques ».
Iter est déjà un succès humain, car « tous les participants sont encore dans l’aventure », technologique aussi, car « les entreprises impliquées ont progressé technologiquement ». Un succès industriel enfin. « La France peut espérer un vrai retour sur investissement, en termes de développement des entreprises, de progression économique, d’impact sur le territoire », promet Fabrice Raynal.
Des scientifiques ont franchi en février 2025 un pas sur la voie de la fusion nucléaire en maintenant un plasma pendant plus de 22 minutes dans le réacteur.
Un record mondial.
Article issu de "Aix, le Mag" n°65 mars/avril 2025