Fermée au public depuis 2006, la plus grande église d’Aix-en- Provence poursuit sa série de travaux titanesques qui devraient s’achever à la fin de l’année 2025. La maîtrise d’œuvre de cette dernière phase de restauration, qui va se dérouler en 2 temps, a été confiée à la société Fabrica Traceorum, représentée par des architectes du patrimoine.
Pour en finir avec les désordres du bâti de l’église, des travaux d’assainissement vont être entrepris afin de remédier aux problèmes d’humidité. Ils comprennent notamment, la restauration d’une partie des couvertures ainsi que la création de drains, en pied de mur. Des travaux qui seront complétés par l’aménagement et la valorisation de l’église, afin de restituer la dimension muséale des lieux.
Mobiliers, autels, statues, peintures, environ 120 œuvres d’art constituent le patrimoine mobilier de l’église et feront l’objet de plusieurs campagnes de restauration. Parmi elles, des œuvres de premier plan, de Jean Daret ou encore de Nicolas Ledoux.
Mais l’enjeu crucial de cette opération de restauration est incontestablement celle du décor peint par Jean-Claude Cundier. Cet imposant trompe-l’œil qui se trouve dans l’abside, au cœur même de l’édifice a été réalisé entre 1691 et 1703. Largement inspiré de l’art baroque de la « quadratura », il vient prolonger, par un effet illusionniste de perspective, l’architecture de l’église, déjà longue de plus de 60 mètres. Présentant de sérieuses altérations liées aux remontées capillaires, ce décor va être protégé pendant le chantier, pour être restauré, en toute fin de travaux.
Quant au grand orgue livré en 1743 par Jean-Esprit Isnard, il devrait lui aussi être restauré en 2023. Les études conduites grâce aux archives et l’aide d’une historienne, ont d’ores et déjà permis d’améliorer les connaissances de l’instrument. Par ailleurs, l’analyse en cours, des attaques d’insectes xylophages, conduite avec le CICRP (laboratoire public spécialisé dans la conservation du patrimoine) permettra de vérifier l’état sanitaire du buffet et des sculptures, pour définir les moyens de traitement appropriés.