Restauration de la calade et de la fontaine Place d’Albertas

Archive

Restauration de la calade et de la fontaine Place d'Albertas

La restauration de la calade et de la fontaine de cette place iconique aixoise va débuter cet été.

Il y a des gens qui font les choses à moitié, pas le marquis d’Albertas. Non content de restaurer la façade de son hôtel particulier de la rue Espariat en 1724, il voulait aussi lui offrir un vis-à-vis digne de ce nom. Ni une, ni deux, il achète les maisons d’en face pour les abattre au profit d’une place conçue comme un décor architectural et théâtral. 300 ans plus tard, cette petite folie est devenue l’un des symboles de la ville, un cas unique d’urbanisme réalisé par un particulier.

La restauration de la calade et de la fontaine, qui devrait débuter en juin, s’inscrit dans cette très riche histoire. Le projet vise notamment à restituer l’unité architecturale des lieux, avec un prolongement de la calade jusqu’à l’Hôtel d’Albertas. Les galets de la place, restaurés, seront évidemment conservés. Les nouveaux galets - nécessaires à l’extension - préserveront les teintes et les nuances de l’ensemble. Des aménagements spécifiques permettront le déplacement des personnes à mobilité réduite. Le trottoir longeant l’Hôtel disposera d’un revêtement en dalles de pierres.

Une des difficultés du chantier reste de ne pas rompre l’impression délicieuse laissée par le temps. La place d’Albertas offre aussi des perspectives singulières. Les façades présentent une forme légèrement trapézoïdale, combinant l’asymétrie des ailes, le désaxement des portes ou l’adoucissement des angles. Son architecture, calée sur les places royales parisiennes, est caractéristique du style baroque. Elle confine au rococo dans la délicatesse de ses décors, mascarons et moulures notamment.

Une nouvelle vasque pour la fontaine
Et puis il y a cette fontaine, l’une des plus aimées de la ville. Elle trône au centre de la place depuis le XIXe siècle. La vasque originelle, très dégradée, fut descellée et transportée en 1912 à l’École nationale des arts et métiers, où les élèves en coulèrent une autre, en fonte, agrémentée d’une margelle en métal dentelé. Rebelote aujourd’hui, la vasque se délite et il faut la remplacer. La nouvelle devra être restituée sur le modèle existant , à partir des fragments encore intacts. La fontaine passera à cette occasion en circuit fermé, afin de faire des économies d’eau. Le chantier devrait durer un an.

Quid des façades ?
Deux des trois façades de la place ont été restaurées. La troisième le sera lorsque les derniers obstacles juridiques auprès des propriétaires - tous privés - auront été franchis.