LE BILLET
« VASARELY, PLEASE ? »...
On a eu de la chance côté symbole : il s’appelle Wallace. Pas William, comme le héros mythique incarné par Mel Gibson dans « Braveheart », qui avait bouté les Anglais du roi Edward hors des terres d’Écosse et au-delà, au XIIIème siècle. Lui, son prénom, c’est Simon. Il a la cinquantaine et vient d’une petite ville près d’Edimbourg dont on n’a pas compris le nom. Il est Écossais donc. Ça, on le savait d’emblée. On l’a croisé en kilt traditionnel et maillot assorti (un poil serré) du XV du chardon. Ce qui a son piquant dans les rues à la lumière et au cachet florentin d’Aix-en-Provence. Il nous a interpellé un guide touristique à la main. Il cherchait, avec son épouse Mary, la Fondation Vasarely, sur un coin de trottoir place de la mairie. C’est sûr, ça va être un poil compliqué d’y aller à pied. C’est Google traduction qui nous a sauvés de l’accent nasillard des Highlands.
Des Écossais, comme Simon, il y en a plein les rues de la ville. Un peu moins que lorsque leur équipe nationale s’était installée à Aix pour préparer son premier match à Marseille le 10 septembre dernier. « On est resté en Provence parce que l’Écosse joue la plupart de ses matchs ici et qu’elle jouera son quart de finale à Marseille » explique Simon. Il en mettrait son kilt à laver, même s’il faudra se débarrasser de l’Irlande avant, après avoir déjà perdu contre l’Afrique du Sud au Vélodrome. Une paille. Mais il y croit Simon.
Des « Simon », ces supporters venus suivre leur équipe et la compétition, il y en a plein les rues d’Aix. Et ça va durer. Des Anglais, des Sud-Africains, des Japonais, des Néo-zed, des Argentins, des Italiens… que l’on reconnaît au maillot qu’ils portent et à leur propension à vider des bières, paisibles, aux terrasses des bars de la ville. Depuis que le XV de France a débarqué à l’hôtel Renaissance dimanche dernier, on a l’impression que la ville s’est transformée encore davantage en stade, que le peuple du rugby français s’est donné rendez-vous ici. On y entend des accents, plus terroirs. Et on connaît plus d’un Aixois et quelques Aixoises aussi qui ont fouillé leur armoire pour ressortir leur maillot des Bleus, y compris les plus vintage.
A l’office du tourisme, Michel Fraysset, son directeur, confirme ce sentiment avec la caution des premiers chiffres. « C’est sans doute le plus bel été indien de tous les temps, on a aujourd’hui une fréquentation déjà historique et de bonnes prévisions jusqu’à mi voire fin octobre. L’effet Coupe du monde sur une saison qui est déjà forte traditionnellement à Aix est au-delà de ce que l’on imaginait ». Des hôtels complets, des réservations au long cours, une foule quotidienne sur le Cours Mirabeau, le plus fiable des indicateurs... Aix n’a plus à prouver qu’elle est une terre de rugby. Elle se place dans cette Coupe du monde, en capitale.
Vivez la Coupe du Monde de Rugby 2023 sous l’œil du journaliste Jean-Michel Marcoul :
Coupe du Monde Rugby 2023 : le fil info aixois