- Ce soir, le XV de France remet sur le terrain face à la modeste équipe de Namibie ce qui pourrait être l’équipe type, à deux exceptions près, pour le reste de la compétition. Dont l’ailier Damian Penaud, marqueur contre la Nouvelle-Zélande. (Crédit photo : World rugby médias)
« Il peut arriver aux aigles de descendre aussi bas que les poules, jamais aux poules de monter aussi haut que les aigles ». C’est une citation de Lénine. Pas sa meilleure. Ce soir, pas sûr que les « Aigles » de Namibie, l’emblème de ce jeune pays d’Afrique du Sud-Ouest, ne se fasse pas voler dans les plumes, sévère, par des coqs en pâte à Aix-en-Provence et en canne à l’entraînement sur le stade Carcassonne. Ces derniers viendront y consolider leur première place de poule (décidément…).
Avec, en prime, le retour des cadres laissés au repos sur le dernier match, Antoine Dupont en tête. Seuls Grégory Alldritt et Julien Marchand, blessés, manqueront à l’appel de ce qui devrait être l’équipe type des Bleus sur cette Coupe du monde.
Les « stats » sont déjà à l’avantage du XV de France, plus que largement. En cinq rencontres, les Bleus ont battu la Namibie à cinq reprises, dont un 87 à 10 en 2007 à Toulouse, mieux que les Blacks qui en ont passé 71 (à 3) la semaine dernière à l’équipe historiquement la plus modeste de la compétition. Elle n’a jamais passé le 1er tour d’une coupe du monde en six participations. Si le plus gros score que la Namibie ait encaissé est un 142-0 (22 essais) en 2003 contre l’Australie, elle en a quand même planté 118 (à 0 aussi) à la Tunisie pour se qualifier pour la Coupe du monde 2019 au Japon. Mais là effectivement, on ne joue pas dans la même catégorie. Et surtout, ce n’est pas ça l’important.
Les « stats » et les scores au planchot ont surtout du sens pour les discussions au comptoir ; le terrain en revanche, ce soir, sera un moment de vérité, même passager et sans véritable enjeu. Le XV de France ne devra pas afficher les mêmes approximations que le dernier match assuré par l’équipe bis, remporté 27 à 12 face à l’Uruguay, sous-estimé et gaillarde. Le jeu, c’est ça l’essentiel. Pas le nombre de points que l’on marque mais comment on les marque, pas une orgie d’essais mais une fantasia de jeu construit. Après le match brouillon contre l’Uruguay, tout le monde attend une copie plus que propre.
67 000 spectateurs attendus
Le XV de France ne sera pas là pour humilier son adversaire (ça, espérons que ce sera pour le tableau final en revanche). Il est là pour répéter ses lancements de jeu, sa défense, son envie, sa solidarité, ses timings de passes, de poussées, de sauts. Comme dans un entraînement grandeur nature à haute intensité, contre des adversaires qui ont quand même de la densité sous les maillots et sur la balance. La Namibie compte dans ses rangs six joueurs évoluant dans le championnat français, dont le trois quart-centre Johan Deyzel, le capitaine, qui joue à Colomiers en Pro D2 (le club de cœur de Fabien Galthié).
Les Bleus devront engranger de la confiance, pas au tableau d’affichage mais sur les gestes justes, les combinaisons fluides, le combat cohérent. Et si tout ça marche, alors le record, peut-être, ne sera pas loin. Mais il sera plus modeste quoi qu’il en soit que celui attendu au Vélodrome ce soir : 67 000 spectateurs à guichets fermés. Et cette passion-là, cette ferveur pour une compétition de rugby et pour ce XV de France de classe, c’est un bout d’essentiel aussi. Ou plutôt surtout.
AVANTAGE AIX « EN PROVENCE »
Il y aura match aussi ce soir, à distance et pour l’anecdote, entre les villes d’Aix-en-Provence et… Aix-les-Bains. La première accueille le XV de France pour trois semaines ; la seconde, l’équipe de Namibie, qui ne devrait pas y rester autant et boucler ses valises dans deux semaines, à la fin de la phase des poules qualificatives. A qui appartiendra ce soir l’adjectif « aixois » d’ordinaire partagé ? La réponse est ci-dessus et ce soir sur TF1.
Vivez la Coupe du Monde de Rugby 2023 sous l’œil du journaliste Jean-Michel Marcoul :
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