La grande histoire du rugby aixois

Épisode 4 - Provence rugby : une saison nommée désir

Stade porté à 9 200 places, centre d’entraînement high-tech, recrutement inédit pour l’équipe première et celle des Espoirs élite, début de saison canon… Provence rugby, qui fait déjà partie des clubs majeurs du rugby français, est armé pour passer un cap dans sa construction.

Sophie Joissains au stade lors de l’inauguration de 4ème tribune qui a porté la capacité de Maurice David à 9 200 places

« Le rugby, c’est comme l’amour, il faut donner avant de prendre » disait Jean-Pierre Rives, icône du rugby français et expert patenté en formules iconoclastes. Cela fait onze ans que Denis Philippon donne à Provence rugby. Son énergie, des infrastructures, un sens. Sans même songer à prendre.

Depuis 2013, il continue avec ses associés originels à dessiner le destin de leur entreprise leader Voyage privé, et préside le club aixois dans des journées, du coup, plus que pleines. Avec ses valeurs à lui. L’homme est réservé, manie davantage le « nous » que le « je » ; il est secret, tatillon et humble. Le président, lui, est patient, analytique et déterminé. Il s’est imposé dans le paysage du rugby hexagonal par un contre-pied aux habitudes du sérail, en mettant la charrue de son entreprise non pas au service des laboureurs de pré, mais sur le pré directement.

Ces dernières saisons, le club s’est transfiguré. Stade d’entraînement et centre de préparation physique high-tech au Campus de Voyage Privé à La Constance ; implication sans faille de la ville d’Aix-en-Provence pour la création d’une quatrième tribune portant la capacité du stade Maurice David à plus de 9 000 places… Provence rugby a structuré (son leitmotiv) et préparé, avec soin, les ingrédients de sa réussite.

Reste le tour de main. Mais pour ça, c’est toujours sur le pré et aux joueurs à faire prendre la sauce. Échaudés la saison dernière, Denis Philippon et ses équipes ont planché et réalisé un recrutement hors-norme, du jamais vu dans le rugby aixois, qui s’est adjoint pourtant, au fil des époques, des figures comme Léon Loppy, Sébastien Conchy , Jean-Luc Aqua, Jérôme Bianchi, Franck Combas, et tant d’autres joueurs référencés du rugby français et international.

Nouvelle génération

Cette saison, six jeunes joueurs du Top 14 ont été recrutés, dont Thomas Salles, le buteur du RC Toulon l’an passé et Arthur Coville, six saisons au Stade Français, accélérateur de jeu, petit cousin du célèbre navigateur et qui, à son poste de demi de mêlée proté, sait lui aussi mettre la trinquette par gros temps ou grand-voile quand les conditions sont favorables.

Accélérateur du jeu de Provence depuis le début de la saison, le demi de mêlée Arthur Coville, six saisons en Top 14 au Stade Français, a signé un contrat de 3 ans au club. (Photo Provence rugby)

A côté de ces jeunes, qui ont signé trois ans à Aix pour un projet de long terme, Provence rugby a ajouté quelques anciens, vieux briscards du haut niveau. Le talonneur du RCT Jean-Charles Orioli en fait partie, tout comme le pilier droit Thomas Françis (31 ans, 1m86 pour 135 kilos, 71 sélections avec le Pays de Galles), attraction de ce début de saison.

Provence a également signé l’ouvreur néo-zélandais Jimmy Gopperth, 39 ans, qui a fait ses débuts dans les grosses écuries labellisées All Black des Hurricanes et des Blues, avant de passer une dizaine de saisons en Angleterre et en Irlande, et de glaner au passage le statut de 4ème réalisateur de tous les temps du championnat britannique.

La formule a fonctionné d’emblée. Avec une victoire bonifiée contre Agen pour le premier match du championnat (44-16), trois autres matchs gagnés, un perdu, et un match nul, Provence réalise un début de saison canon, le meilleur depuis longtemps. Après ces six matchs, il occupe la 2ème place du classement derrière Vannes à 3 points et devant Montauban à 3 points aussi. Provence partage la première place de la meilleure attaque du championnat de Pro D2 avec Vannes.

Mais la saison est longue et Denis Philippon, incurablement pragmatique. Il sait mieux que quiconque que l’hiver est toujours rude sur les terrains de rugby. Et pour cause : son grand-père palois, peu de gens le savent, était cordonnier de métier et avait inventé un crampon rigide pour faire la différence sur les fins de match par temps gras...

Calendrier, résultats, classement, infos sur www.provencerugby.com


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