Petite précision sémantique d’emblée à l’attention de ceux qui ne viennent pas de la planète ovale : dans le lexique du rugby, « gros » n’est ni un constat, encore moins un jugement et surtout pas une insulte. C’est le contraire même. Les « gros », ce sont les avants, les soutiers des mêlées où on respire le souffle et la sueur de l’adversaire, des types capables de mettre la tête où personne ne mettrait les mains. Les hommes forts en somme. Cela inclut les « grands », terme qui ne figure pas, lui, dans le lexique « officiel ». Pas besoin. C’est un tout. L’un ne va pas sans l’autre souvent.
Cette nuance, Florence Bezault, la general manager, directrice de l’hôtel Renaissance où séjourne le XV de France depuis dimanche, la connait désormais.
« On a dû rallonger certains lits car la longueur maximale de nos king-size est à 2 mètres », explique-t-elle. Un peu court en effet pour le deuxième ligne Thibaud Flament (2m03, 115 kilos) ou pour son compère Bastien Chalureau (2m02, 118 kg). « En tout, on a rallongé huit lits. Avec une astuce mise au point par nos menuisiers, révèle Florence Bezault, on a fait faire des caissons en bois de 30 centimètres de profondeur et 2 mètres de large parfaitement intégrés à notre mobilier. Ils sont placés sur la tête de lit, au niveau des espaces traversins et oreillers et se fondent parfaitement dans le décor ». Ni vu, ni connu, mais prévenant, et pas besoin de rallonger les matelas plume et duvet de luxe qui habillent les lits de l’hôtel. C’est aussi l’un des points clés de l’épais cahier des charges de l’équipe. Il y en a d’autres, comme les menus des repas, établis par le nutritionniste du XV de France, sur lequel Vincent Merly, le chef de l’hôtel et de son restaurant « l’AmosphR », posera sa signature et son savoir-faire prisé sur les petits-déjeuners, déjeuners, dîners et collations.
Le XV de France disposera d’autres espaces privatisés. Des étages sont réservés pour les 60 chambres supérieures de 30 m2 toutes équipées nécessaires (l’hôtel en compte 133). C’est dans la grande « salle des pas perdus », ovale, fleuron des espaces événementiels du Renaissance, que seront servis tous les repas.
Baby-foot, pétanque, billard et paper-board…
La grande salle de séminaire attenante, capable de recevoir jusqu’à 300 personnes, a été aménagée elle aussi avec un espace de repos (de grands canapés ont été installés), un espace détente avec baby-foot, billard et écran géant pour la diffusion de films (d’où les grands canapés…) mais aussi un espace de briefing plus « spartiate » avec un alignement de chaises classique et moins confort, des écrans géants et du matériel de projection/diffusion high tech. Et le fameux, rituel et incontournable « paper board » (il y en deux d’un côté et de l’autre de l’écran géant), moins technologique mais toujours efficace… Sur la terrasse en tek extérieure, qui jouxte la salle, l’établissement a fait installer, là encore à l’abri des regards, un terrain de pétanque flambant neuf, l’un des jeux favoris du XV de France et notamment de la doublette redoutable Antoine Dupont/Cyril Baille…
Pour le reste, le XV de France partagera les autres espaces avec la clientèle classique de l’hôtel : le grand-hall avec ses expos, le bar intérieur « L’Avant-Scène », le Spa Esthederm (sur réservation), mais surtout la piscine du « Palm’s pool club », le nouvel espace extérieur de l’hôtel qui constitue l’un des endroits hype les plus prisés d’Aix avec son bar à cocktails, son restaurant méditerranéen, ses paillottes stylées Bali, et sa piscine chauffée. Le tout dans un écrin de verdure dense et soigné qui assure intimité et dépaysement. « L’équipe d’Ecosse a passé quelques jours chez nous début septembre pour préparer son match à Marseille contre l’Afrique du Sud, explique Florence. Les joueurs ont apprécié cette relation avec les clients, discrets bien sûr et respectueux, mais cette proximité leur a fait du bien, ça se voyait sur leurs visages, elle les a sortis de la bulle rugby pure ».
C’est l’un des axes clés également du XV de France : faire vivre l’équipe du mieux possible et partager avec le public, créer de nouveaux cadres, de nouveaux contextes. En août dernier, les joueurs, le staff et leurs familles s’étaient installés à Natureo, un village de vacances situé à Seignosse, sur la côte landaise, à quelques kilomètres de leur centre d’entrainement à Capbreton. Ils s’étaient mêlés aux touristes et aux supporters. Et pris part à quelques parties de pétanque et de ping-pong. Un contexte, c’est ce que l’hôtel Renaissance veut créer aussi durant trois semaines. Tous, déjà, dans cet établissement 5 étoiles, n’espèrent qu’une seule chose comme des millions de Français : en voir accrochée une sur le maillot des Bleus fin octobre.
Allez, les petits… au lit !
Pour l’anecdote, voici après Thibault Flament et Bastien Chalureau, la liste des 6 autres lits rallongés par les équipes de l’hôtel : ceux du pilier Uini Atonio (1m97, 145 kilos) ; des deuxièmes lignes Romain Taofifenua et (2 m, 135 kilos), Cameron Woki (1m97, 111 kilos) ; des troisièmes lignes Charles Ollivon (1m99, 108 kilos) et Anthony Jelonch (1m95, 106 kilos). Un lit a été conçu aussi à 2m30 pour le seconde ligne Paul Willemse (2m01, 129 kilos), avant qu’il ne soit forfait suite à une blessure survenue avant ces « travaux » d’aménagement.
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